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En entreprise, on ne soupçonne pas toujours l’empreinte environnementale causée par nos activités numériques. Pourtant, selon l’ADEME, le secteur informatique est aujourd’hui responsable d’environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit l’équivalent d’un pays comme le Japon et quatre fois plus que la France (source).
Le secteur informatique consomme également 10% de l'électricité mondiale, selon un rapport de l’ADEME, soit autant que l’avion (TV5 Monde).
Cette pollution numérique n’est cependant pas encore connue des Français et des entreprises : ils sont moins de 30% à en être informés, selon une étude menée par BVA.
La pollution numérique, en partie issue du travail en entreprises, est causée par 3 principaux facteurs.
De la fabrication à l’utilisation jusqu’à sa destruction, un ordinateur portable produit environ 170 kg en équivalent CO2, dont 124kg sont produits avant même la première utilisation. Pour un smartphone classique de 5”, les émissions de CO2 sur le cycle de vie sont de 38 kg en équivalent carbone, dont 33 sont libérés juste pour la production et le transport.
Il faut également savoir que la production d’un ordinateur portable de 2 kilos nécessite environ 800 kg de matières premières dont une part non-négociable est liée à l’extraction et l’exploitation de minerais rares et de matières non-renouvelables dont le cobalt, le tantale et le cérium, souvent au prix de conséquences sociales et environnementales dramatiques.
En fin de vie aussi, le matériel informatique souffre d’une mauvaise performance écologique puisque entre 70 et 90 % des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) ne suivent pas les filières de recyclage réglementées au niveau international selon une étude de WWF en collaboration avec GreenIT.
Au-delà des conséquences environnementales liées à la production des smartphones, tablettes et ordinateurs; un autre problème majeur provient de nos habitudes de consommation d’équipements informatiques en entreprise. De nombreuses entreprises renouvellent très (trop?) fréquemment les flottes d’ordinateurs et de smartphones de fonction, ce qui, faute de prévention, vient significativement aggraver l’empreinte environnementale de ces entreprises.
Avec le développement et l’adoption massive du cloud en entreprises, celles-ci se sont affranchies des contraintes physiques de l’utilisation de serveurs internes pour le stockage de données.
De façon problématique, les entreprises ont parallèlement développé l’habitude de stocker une quantité de données beaucoup plus grande sur des serveurs distants.
C’est d’ailleurs tout le problème du cloud : le fait de ne pas stocker soi-même ses données ne fait que “déplacer” l’empreinte environnementale vers les immenses data-centers d’entreprises comme Microsoft ou Amazon, extrêmement énergivores et dont les engagements écologiques sont souvent critiquables.
Si le cloud pollue, il reste cependant une technologie très largement diffusée et quasi-obligatoire pour les entreprises à l’heure actuelle : c’est donc davantage au niveau de l’utilisation raisonnée du cloud que les actions sont à mener.
La façon dont nous utilisons nos équipements informatiques et les services numériques qui y sont associés contribue également à notre empreinte environnementale.
Dans le quotidien de notre environnement de travail numérique, ce sont notamment les e-mails, l’envoi et la consultation de vidéos et les requêtes serveur (cloud, recherches…) qui génèrent une pollution digitale qu’il est possible de diminuer.
À titre d’exemple, l’envoi d’un seul e-mail avec une pièce-jointe consomme autant d’énergie qu’une ampoule allumée pendant 1 heure, selon Le Figaro.
Dans la suite de ce guide, nous allons découvrir ensemble comment adopter une démarche numérique éco-responsable en entreprise.
Les équipements informatiques, ordinateurs et smartphones représentent plus de 60% de la pollution numérique en France.
À l’échelle de l’entreprise, il existe pourtant des actions à mener pour en réduire l’impact écologique.
Sachant que la production et la logistique autour de la fabrication des ordinateurs et des smartphones représentent le plus gros facteur de pollution, une pratique éco-responsable à fort impact consiste simplement à retarder l’échéance de renouvellement des équipements.
En effet, en passant d’un renouvellement du matériel tous les 1 an et demi à tous les 3 ans, vous diminuez déjà de moitié l’empreinte carbone liée à l’approvisionnement en matériel informatique.
Pour beaucoup d’entreprises, changer de téléphone de fonction tous les ans n’a en réalité pas beaucoup d’impact sur la productivité ni sur l’épanouissement professionnel : ce sont les fabricants qui nous ont habitué à des cycles d’innovation annuels qui ont pourtant des conséquences lourdes sur l’environnement.
Il est donc nécessaire d’adopter une réflexion plus profonde sur les réels besoins en matériel informatique de vos employés pour en réduire la fréquence de renouvellement.
Le même raisonnement peut être appliqué aux ordinateurs, tablettes, imprimantes et l’ensemble des équipements bureautiques et informatiques.
En fin de vie, une bonne pratique consiste à faire reconditionner vos appareils électroniques plutôt que de simplement les jeter : vous pourrez en retirer un certain revenu tout en prolongeant le cycle de vie de ces appareils.
D’après une étude menée par Recommerce, l’impact carbone passe de 56 kg eq CO2 pour la fabrication d’un Apple iPhone 7 neuf à 9 kg eq CO2 pour un iPhone 7 reconditionné, soit 84 % de CO2 en moins ! Et l’intérêt des Français est là : 60% des sondés d’une étude menée par l’IFOP déclare envisager l’achat d’un smartphone reconditionné.
E-mailing : quel impact écologique ?
L’e-mail est omniprésent dans le milieu professionnel, à tel point que les cadres Français y passaient en moyenne 5 heures par jour en 2015, selon une étude menée par Adobe. Au travail, nous recevons environ 39 e-mails par jour (source), ce qui a également des répercussions sur notre productivité.
L’e-mail a pourtant un impact écologique non négligeable. Selon une étude de l’ADEME, envoyer 33 e-mails de 1 Mo à deux destinataires par jour produit jusqu’à 180kg de CO2 par an, soit l’équivalent d’un trajet Lille-Marseille en voiture.
Un seul envoi d'un email avec une pièce jointe de 1 Mo consomme autant d’énergie qu'une ampoule de 60 Watts allumée pendant 25 minutes.
Il y a donc de bonnes raisons d’utiliser l’e-mailing de façon plus raisonnée.
Les bonnes pratiques écologiques de l’e-mailing :
Pour commencer, vous pouvez limiter le nombre de copies carbone (CC) de vos e-mails : cela évite la distribution d’e-mails qui restent non lus.
Ensuite, il est de bonne pratique de limiter l’envoi de pièces-jointes trop volumineuses et réduire le nombre de chaînes d’e-mail qui peuvent être aisément remplacées par des liens de partage.
Enfin, vous pouvez nettoyer vos boîtes e-mail avec des outils comme CleanFox : chaque e-mail détruit représente une économie d’environ 10g de CO2 par e-mail. Ce sera également l’occasion de vous débarrasser des newsletters que vous ne lisez pas.
Des moteurs de recherche plus écologiques.
Nous sommes tous amenés à effectuer des recherches Google durant nos journées de travail. Il existe cependant une pollution numérique liée aux recherches en ligne : selon Laurent Lefevre, chercheur à l’INRIA, une requête sur un moteur de recherche c’est "une ampoule basse consommation allumée pendant 1 heure”.
Bien évidemment, l’idée n’est pas ici de nous séparer des moteurs de recherche, mais plutôt d’adopter un moteur de recherche écologique qui compense ses émissions carbone ou contribue à une action écologique forte.
C’est notamment le cas de Lilo et de Écosia : le premier permet de contribuer à des projets associatifs et environnementaux de son choix tandis que le deuxième reverse la moitié de ses revenus pour la reforestation.
Dans cette partie, voyons quels leviers d’actions peuvent être mis en place pour sensibiliser votre entreprise à la pollution numérique.
Organisez des actions de sensibilisation et agissez à l’échelle locale
Pour améliorer vos performances environnementales et diminuer votre consommation en ressources informatiques et numériques, une bonne pratique consiste à faire mesurer l’empreinte carbone de vos activités numériques.
Selon la même étude, Pôle emploi a réussi à convaincre 40 % de ses collaborateurs d’éteindre leur ordinateur les soirs et week-ends, ce qui a permis à l’organisation de réaliser une économie de 1,5 million d’euros.
Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez le calculateur carbone de Haploïde et estimez rapidement l’impact écologique de vos campagnes de communication.